Il existe un autre facteur non négligeable qui aggrave les violations graves et flagrantes des droits humains en République démocratique du Congo. Bien entendu, c'est le flux constant de promesses non tenues par le gouvernement. Bien que ces promesses sont parfois irréalisables en partie à cause de circonstances indésirables, ceci ne devrait pas exempter le fait que les promesses non tenues soient prises comme mensonges, ou tactiques démagogiques. Les éléments suivants illustrent quelques-unes qui appellent au gouvernement congolais à tenir ses engagement de protéger sa population en mettant en œuvre des changements systématiques pour améliorer la situation alarmante des atteintes aux droits humains dans tout le pays.
Commençons par quelques-unes des promesses faites par les différentes autorités congolaises de haut niveau au cours de circonstances différentes concernant le cas de Nkunda
Le 31 Janvier 2009, le Président congolais, Joseph Kabila, lui-même a promis en ces mots: "Le processus d'extradition du chef de la rébellion du CNDP était en cours"3. Personne n'a besoin d'être rappelé que Laurent Nkundabatware était le chef militaire de la rébellion CNDP, accusée d'avoir commis de multiples crimes de guerres et crimes contre l'humanité qui ont coûté la vie de miliers de personnes, et a fait coulé des salives et de l'ancre pendant le mois de l'arrestation du présumé criminal au Rwanda mais après tout, le silence de mort a reigné. Les interventions multiples de differents members du gouvernement Congolais ont donné l'impression que ce cas Nkunda était une affaire de l'Etat Congolais. Mais alors, qu'est-ce qui est arrivé aux promesses de tout faire pour l'amener à la justice? Est-ce que les autorites congolaises s'en souviennent encore ou le dossier est clos".
Le 7 Février 2009, Le ministre Congolais des affaires étrangères, Alexis Tambwe Mwamba affirme avec details que l'extradition du général Nkundabatware était imminente mais une préparation était nécessaire avant que cela n'arrive pour assurer la sécurité du détenu et d'éviter son lynchage par les autres prisonniers 4.
Le 9 Fevrier 2009, le même ministre des affaires étrangères, Tambwe Mwamba précise qu'une commission mixte Rwanda-RDC sera constituée pour étudier les modalités d'extradition du général Nkunda5
Le 10 Février 2009, Le porte-parole du Gouvernement, Le Ministre de l'information, Lambert Mende annonce que le Rwanda a accepté sans condition, l'extradition du général Laurent Nkunda6
Le 16 Mars 2009, Le gouvernement provincial du Nord-Kivu, où les habitants ont subi la cruauté des acts de cette rébellion Nkunda (CNDP), réaffirme la position du gouvernement que l'extradition du général Nkunda est imminente pour qu'il vienne répondre aux charges contre lui pour les crimes qu'il a connu.
En deuxième point, agissant aux differents actes de violences sexuelles et l'impunité qui ont été publié par les agences d'information et les défenseurs de droits humains, le gouverment du Congo a eu l'occasion de faire sa campagne de promesse que voici:
Avant cela, il ne faut pas oublier que le 20 Juillet 2006, Le président Joseph Kabila avait déja promulgé deux lois sanctionnant les violences sexuelles au Congo.7
En Janvier 2009, Le ministre de justice et droits humains, Luzolo Bambi, Au cours d'un séminaire sur la réforme de la police et de l'armée tenu en janvier, le Ministre de la justice Luzolo Bambi Lessa a insisté sur la nécessité de renforcer la hiérarchie de commandement ainsi que les tribunaux militaires pour pouvoir "éradiquer rapidement les tares de la corruption, du détournement des fonds de l'Etat, des violences sexuelles et des violences exercées sur les populations civiles vulnérables." La police nationale congolaise a adopté une déclaration d'intention qui l'engage à protéger les droits de l'homme et à sanctionner tout membre de la police coupable d'abus de pouvoir ou de violence.8
Selon la revue "Afrique Renouveau" 23 volume, Avril 2009, le ministre de la défense nationale, Charles Mwando Nsimba, reconnaissait en janvier 2009 que l'armée était toujours infestée par "l'indiscipline notoire à tous les niveaux, les associations des malfaiteurs, les violences faites aux femmes, le détournement de la paie destinée aux militaires."9
En Juin 2009, le président Kabila lui-même annonce sa politique de "Tolerance Zero" et promet que tout soldat, quel que soit son grade, impliqué dans une affaire de vol, de viol, de violation des droits de l'homme ou qui faillira à sa mission de protection des populations sera arrêté et traduit devant un tribunal militaire.10
Le 28 Septembre 2009, Le ministre des Affaires étrangères, Alexis Tambwe Mwamba, dans sa déclaration lors de la réunion de l'Assemblée générale des Nation Unies déplore que les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles à l'est de la République Démocratique du Congo, constituent à nos yeux les crimes les plus honteux et les plus graves que l'humanité ait jamais connus en ce 21 siècle et promet que "Justice doit être rendue aux femmes et filles violées"11
Le 26 Novembre 2009, la ministre congolaise chargée du Genre, Famille et Enfants, Marie-Ange Lukiana Mufwankolo, déplore les violences sexuelles contre la femme qu'elle qualifie de fléau qui mine la societé et promet d'engager son ministère et mobiliser les efforts de l'Etat et des partenaires pour s'attaquer urgemment aux violences sexuelles et lutter contre l'impunité. La ministre va plus loin et promet l'amélioration de la prise en charge de victimes de ces violences par le programme du gouvernement "STRAREC". Elle apprend le public de l'existance de ce programme national pour la stabilisation et la reconstruction dans l'Est de la RDC (STAREC).12
Compte tenu de l'histoire du gouvernement des promesses non tenues qui continuent à créer plus de victimes, il est vraiment triste que les membres du gouvernement congolais continuent de donner de fausses promesses aux gens. Sont-ils vraiment conscients du fait qu'ils continuent à mettre la vie de tant de personnes en danger, par exemple, quand ils promettent de les protéger et ne parviennent pas à le faire.
Madame Margot Wallström, l'envoyée spéciale de L'ONU avait tout à fait raison quand elle a décrit la RDC est devenue la capitale mondiale de viol, ce n'est pas qu'il n'existe pas de lois ou que la loi n'est pas en mésure de protéger les femmes, mais parce que la loi est insuffisamment appliquée"1. Cette observation n'est pas unique à Madame Wallström, les autres experts de Nations Unies ont aussi conclu que "Les multiples violences sexuelles faites aux femmes et aux filles dans l'Est du Congo, sont l'oeuvre de l'impunité, l'absence de règle de droit et la position subalterne des femmes en matiere sociale et juridique".2
Ces deux examples ('extradition de Nkunda et les violences sexuelles faites aux femmes au Congo) servent à démontrer comment le gouvernement congolais est efficace à parler à travers des campagnes médiatiques et saturer le public avec des promesses qu'ils n'ont pas l'intention de garder. Ainsi, il reste inefficace quand il s'agit de respecter ou tenir ses paroles et assumer ses responsabilités. Le passage en revue de ces quelques unes des promesses du gouvernement amene à se poser la question de savoir vraiment si la volonté politique est là pour le gouverment de mettre un terme à ces horribles crimes.
Et si la volonté est là, c'est-à-dire quelque chose de potential , de fondamental fait défaut, le manque de compétence, cela emboite serieusement la performence. ça ne vaut pas la peine de prouver la quelle de ces promesses a été honorée. A côté de l'histoire de pomises brisées sur le cas de Nkunda, c'est aussi le cas le plus typique de l'impunité en RDC si ce n'est pas le symbole même de l'inéfficacité de l'application de la justice. Le gros poisson demeure intouché par la justice pendant que le plus petit, le moins dangereux, est sanctionné séverèment et utilisé comme l'example qui illustre une justice en vigeur.
Ce n'est un secret pour personne que le gouvernement congolais avait arrêté Nkunda à Kinshasa et avait décidé de le libérer rapidement avec une promotion, sans le juger. Des millions de civils innocents en majorité des femmes et enfants sont morts et d'autres continuent à souffrir jusqu'à aujourd'hui en raison de cette décision imprudente par le gouvernement congolais de libérer un criminel de guerre qui était déjà bien connu à cette époque. Les Congolais méritent plus que les promesses brisées de ses dirigeants; ils méritent que la justice soit faite.
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